IL Y A BIEN LONGTEMPS,
DANS UNE GALAXIE LOINTAINE, TRES LOINTAINE?



En s'emparant du mystérieux vaisseau des SSI'RUUK, Sonok Terg a trahi l'Ordre Nouveau. Le Seigneur Sith Dark Devil a été immédiatement chargé par l'Empereur de faire payer au félon son inconséquence. Tosnbar IV a alors été détruite au terme d'une bataille menée par le jeune commandant Matth Katarn. Les mondes du triumvir doivent alors être reconquis pour être annexés au fief des autres directeurs du ConInt. Cependant, la guerre civile est sur le point d'éclater entre les secteurs du service de contre-espionnage interne.
Afin d'assurer son autorité et sa suprématie, Dark Devil décide de se rendre sur BYSS. Sur le chemin, il se rend dans la Zone du Néant, à bord de la station spatiale Scardia, où il espère trouver conseil. Matth Katarn subit alors une étrange INITIATION au c?ur du domaine des Prophètes Suprêmes du Côté Obscur.
Alors que les AGENTS REBELLES cherchent toujours un moyen de rentrer sur Bothawui à l'issue de l'opération Skyhook, Lebad Katarn arrive enfin dans le système bakuran...

Alors que l'astre solaire daignait à peine se révéler sur l'horizon, le jeune Katarn ouvrit les yeux. Il n'avait pas dormi, mais ne se sentait pas pour autant éprouvé par une quelconque fatigue, bien au contraire. Il était plus en forme que la plupart des jours où il devait se traîner pour aller en cours.
Aussi sauta-t-il du lit et descendit-il prendre son petit déjeuner préparé par le droïde familial. Il remonta alors à l'étage, fit sa toilette et s'habilla, un grand sourire marqué sur son visage. Ce fut quand il ressortit de sa chambre que Lebad, les yeux embrumés par le sommeil, quitta la sienne. De toute évidence, le père n'avait pas réussi à récupérer les quelques nuits qu'il avait manqué ces dernières semaines, et ce malgré la pratique assidue de la méditation Jedi.
- Salut Max ! T'est tombé du lit ? demanda-t-il, hagard.
- Tu avais dit que je pourrais piloter la motospeeder aujourd'hui, Papa, alors j'ai mis mon réveil.
- Je croyais t'avoir appris la patience, mon jeune élève.
- Euh, la patience... Ah oui, je me souviens maintenant, fit Max avec un nouveau grand sourire.
- Bon, je passe l'éponge pour cette fois. Va ouvrir le garage et ne démarre pas la moto avant que je sois là. Compris ?
- Ok, sergent !
Puis le garçon partit en trombe préparer le speeder, tandis que son paternel allait se préparer.

* * *

A la frontière du Noyau Galactique se trouvait le système stellaire d'Olnoc Tro. Dénué de toute planète habitable, la seule activité que l'on pouvait y observer était son intense exploitation minière. Au-dessus de la troisième planète était localisée la station orbitale Olnoca qu'utilisait Sonok Terg comme résidence secondaire officielle. Du moins jusqu'à sa mort à Tosbnar IV. Dans les méandres de cette installation gisait aussi son laboratoire principal, le lieu d'où ses savants lançaient tous les projets, tel Genesis. En l'absence du Seigneur Terg, il incombait à l'administrateur Wasur Kemra de coordonner toutes les actions. Ce dernier supervisait Praer Folav, le « chercheur en chef » et le Commandant Marol Garen, responsable de la surveillance du secteur et capitaine de la frégate Sublime.
En ce moment, Kemra se demandait pourquoi l'Amiral Toll avait ordonné - sous les ordres directs de Terg - de ramener un maximum de vaisseaux au quartier général, laissant Olnoca avec le Sublime, deux escadrons de TIE et les deux stations Golem qui orbitaient en permanence. Ses interrogations furent interrompues lorsque son secrétaire arriva et lui annonça :
- Monsieur, un cargo a été éjecté de l'Hyperespace dans notre système suite à quelques avaries. Il semble un peu endommagé et les voyageurs demandent si nous acceptons de les accueillir le temps qu'ils effectuent les réparations nécessaires à la poursuite de leur route.
- De quel type de transport s'agit-il ?
- Du matériel informatique? ils sont sous contrat XTS, monsieur.
- Bien, faites-les atterrir dans les hangars supérieurs. Et précisez-leur que l'accès aux niveaux inférieurs est strictement interdit.

* * *

Se donnant un air détendu malgré l'anxiété qui empoignait son esprit, le pilote du cargo accusa alors réception et transmit les informations à son partenaire en lui faisant un clin d'?il.
- Ce plan marche à merveille, dit-il.
- Heureux que la charge explosive ait endommagé l'appareil sans nous expédier ad patres, ajouta l'autre. Occupe-toi de nous faire entrer, qu'ils puissent passer à l'action.
- Pas de problème, mon grand !
Le cargo entra délicatement dans le hangar qui lui était attribué. Sur sa coque, on pouvait voir une zone carbonisée d'où jaillissaient des étincelles de temps à autre, dommages résultant d'une explosion orchestrée par l'équipage de l'appareil aux vélléités bien moins futiles que celles qui avaient été présentées à Kemra. Moins futiles, mais d'autant plus nécessaires.
Lorsque les moteurs furent coupés, les deux hommes présents dans le cockpit sortirent de leur appareil et allèrent parler aux mécaniciens présents un peu plus loin. Au même moment, dans les soutes du cargo, une des caisses s'ouvrit lentement et des doigts gantés de blancs passèrent. Le même phénomène se produisit sur la caisse voisine, puis se propagea sur les quatre autres. En tout, deux commandos sortirent de chaque bloc. Vêtus d'armures blanches de stormtroopers et armés de blasters E-11, ils s'étirèrent un peu avant que leur leader ? Neeles An'darkyn ? prenne finalement la parole.
- Maintenant que nous y sommes, nous savons où nous devons aller. En nous interdisant l'accès aux niveaux inférieurs, ils ont confirmé ce que nous supposions. Le labo doit s'y trouver, alors on y va en vitesse sans se faire repérer, on prend le contrôle, ce qui veut dire, pour ceux qui auraient du mal à suivre, que nous devons aussi les empêcher d'activer des éventuels mécanismes d'autodestruction, on récupère les travaux, puis, si on a rien trouvé d'important, on fait tout péter. Des questions ?
- Oui, Sergent-Major ! répondit un des soldats. Eventuellement, on pourrait par passer par la cantina ? Parce que le dernier repas, il n'était pas terrible et j'ai les crocs?
- D'autres questions ? enchaîna Neeles.
Ses hommes restèrent silencieux.

* * *

Bien calé sur le siège de la moto, Max était fin prêt à démarrer, les mains gantées sur les manettes. Il ne stressait absolument pas. Il était aussi confiant qu'il pouvait l'être, alors que le pilotage d'un speederbike nécessitait un apprentissage difficile. Mais Max se fiait surtout à la Force. Et la Force lui communiquait sa sérénité.
- Ok, tu es bien installé Max ? demanda son père apparemment un peu inquiet par cet excès d'assurance de son fils. Il connaissait parfaitement Max, et savait aussi que c'était un casse-cou de première.
- Aucun problème, Papa...
- Je vais passer devant et tu vas me suivre. Tu sais déjà comment se pilote cet engin, je n'ai donc qu'un conseil à te donner : Ressens, ne pense pas.
- Aucun risque, tu me connais.
Lebad posa le casque sur la tête de son fils et lança un « Que la Force soit avec toi ! ». Il activa les répulseurs et le jeune Katarn fit de même. Puis ils allumèrent la radio.
- Max, tu me reçois ?
- Cinq sur cinq, Papa.
- Alors, allons-y.
- D'accord Papi, ne t'étonne pas si je te double, il se peut que tu aies rouillé ! fit Max afin de provoquer son père. Aussitôt, il abaissa la visière de son casque et sourit quand son père l'imita, signe qu'il était prêt.
- Corellien, va ! riposta Lebad.
Et il lança les gaz. Une fumée noire malodorante sortit du pot d'échappement, puis, ayant craché toute la suie, l'appareil quitta le sol. La motospeeder partit aussitôt, suivi de près par celle de son fils. L'enfant conservait une bonne allure, déterminé à ne pas se laisser distancer par son père qui ne le ménageait pas. Bien sûr, le pilotage d'une moto n'était pas aussi simple que celui d'un landspeeder, beaucoup plus stable et moins rapide, mais Max possédait des réflexes de Jedi qui l'aidaient à anticiper les actions de son père tout en circonscrivant ses ardeurs à ce qui lui était autorisé par son paternel. A une vitesse supérieure aux deux cent cinquante kilomètre par heure, la moindre erreur était fatale. Une collision avec un arbre éparpilleraient les restes de son corps jusqu'au Noyau Profond. Peut-être plus loin même.
Max se pencha sur la droite pour éviter un tronc, puis se remit derrière son « Maître », profitant de l'aspiration pour rattraper son retard.
Il y avait un petit affluent menant vers un lac. Lebad l'emprunta.
- Ne t'inquiète pas pour les répulseurs, ce n'est pas profond ici, avertit le Jedi.
- Pas de problème, mais je trouve ce passage un peu étroit... pour que tu puisses piloter en sécurité.
- Très drôle, répondit Lebad. Bon, on arrive au niveau du canal, enclenche le mode « Marin » de tes répulseurs et augmente ta vitesse.
- Sabre de Sith ! C'est vraiment trop ignoble ! hurla Max.
- Qu'y a-t-il ! fit Lebad, inquiet, tout en ralentissant.
- Je jurerais qu'on vient de se faire doubler par un Jawa ! répondit le jeune garçon avant de pouffer de rire.
- Tu veux jouer à ça. Et bien tu vas être servi...
La motospeeder de Lebad passa alors la barre des trois-cent kilomètres par heure.
- Ok, fini de rigoler si j'ai bien compris, remarqua son fils.
Lebad ne répondit même pas. Les deux pilotes débouchèrent sur le lac et il en profita pour faire un tour sur six-cent-trente degrés avant de s'engager vers un autre affluent puis de revenir sur la terre ferme, talonné de près par sa progéniture. Alors il décida d'augmenter la puissance des répulseurs et de passer au-dessus d'un arbre, immédiatement imité par son poursuivant.
- Max, t'est toujours là ?
- Non, j'ai laissé un droïde domestique piloter à ma place...
- Ca te dirait de traverser la forêt ?
- Pourquoi pas ?
- Et bien allons-y. Tu passes devant? et tu évites les arbres de préférence, ajouta Katarn.
Max s'engagea sur une route et fonça vers le bois en poussant un cri de guerre corellien. Le moment qu'il passait en compagnie de son père dépassait de loin ses espérances. Il ne pensait pas que cette expérience serait aussi jouissive. Maintenant il allait pouvoir s'amuser davantage encore?