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En arrivant sur la planète, dans une rue de la capitale, les Jedi furent les témoins d'une étrange scène : plus loin sur la place, une jeune femme aux courts cheveux auburn qui pouvait avoir à peu près l'âge d'Obi-Wan, armée d'une épée qu'elle tenait dans sa main gauche, faisait face à un homme mûr, armé, lui, de deux épées. Elle se tenait en attitude défensive devant un tout jeune homme (plus un jeune garçon en fait) qui semblait terrifié.
L'homme eut un rire méprisant à l'adresse de la jeune femme :
- Tu n'as pas changé, Eeliya Carmayin : toujours à prendre la défense des innocents et des opprimés.
- Toi non plus, Arias Landash : toujours à t'attaquer à des gens sans défense. rétorqua ladite Eeliya. (puis au garçon qu'elle protégeait) Vas t'en vite !
Le jeune garçon ne se le fit pas dire deux fois, et détala aussi vite qu'il le put. Il avait à peine disparu, que le dénommé Arias fondit sur elle de ses deux armes, mais la jeune femme, vive comme l'éclair, le para sans difficulté. Il porta ensuite un coup rapide vers son flanc gauche... qu'elle dévia lui aussi.
- C'est tout ce que tu sais faire ? se moqua-t-elle. Je m'attendais à mieux venant de toi.
Rendu furieux par la remarque, il tenta encore de lui transpercer le côté droit, mais elle n'eut qu'à se déplacer légèrement pour esquiver.
Alors, il l'attaqua de toutes ses forces et sans relâche de ses deux épées. Elle enchaîna les séries de parades, et sa prise sur la garde de son épée était si solide, qu'elle fit perdre à son adversaire l'une de ses deux lames.
- Bien. fit-elle avec satisfaction. Nous sommes enfin à égalité... mais je n'ai pas de temps à perdre, alors...
D'un mouvement souple et avant qu'Arias ait pu esquisser un geste car il était paralysé par la stupeur, elle enveloppa l'épée de son adversaire de la sienne, lui faisant perdre sa prise déjà affaiblie sur sa garde, et la lui fit sauter de la main, puis la rattrapa au vol... le tout en quelques secondes et avec une grande adresse.
- Bon allez. Va-t-en maintenant! lui ordonna-t-elle.
Furieux de s'être fait battre si facilement et si rapidement (le duel n'avait pris que cinq minutes) par quelqu'un qui était deux fois plus jeune que lui, Landash lui dit :
- Tu ne perds rien pour attendre, Carmayin ! On se retrouvera !
Elle le regarda s'éloigner, l'air désolée en disant :
- Ils disent tous ça...
Elle avait à peine rangé son arme dans le fourreau qu'elle portait dans le dos, qu'une demi-douzaine d'enfants (qui avaient dû regarder le duel de loin), surgirent de tous les côtés, et l'entourèrent en criant tous à la fois :
- Eeliya ! Eeliya !
- C'était trop bien !
- Comment tu l'as eu !
- Tu lui a réglé son compte à ce nul !
- T'es trop forte !
- Les enfants, les enfants ! C'est gentil, mais taisez-vous un peu, leur dit-elle en souriant, à force de crier, vous allez me donner mal à la tête. Maintenant, laissez-moi. Je dois y aller.
Aussitôt dit, aussitôt fait, les enfants s'empressèrent d'obéir à leur héroïne.
- Au revoir Eeliya ! dirent les six enfants en ch?ur.
En s'éloignant, elle passa sans les voir devant les Jedi médusés par sa façon de combattre.
- Maître, dit alors Obi-Wan à Qui-Gon, vous avez vu ça ? Sa technique n'avait rien à envier au mieux entraîné des Jedi.
- Je suis de ton avis Obi-Wan, répondit ce dernier. De plus, j'ai senti que la Force était assez intense en elle. Mais elle ne semble pas en avoir conscience. C'est étrange que quelqu'un doté d'un fort potentiel de Jedi et vivant dans la République n'ait pas été détecté. Maintenant, c'est trop tard. Elle est beaucoup trop âgée pour commencer sa formation.
- Raison tu as Qui-Gon, dit Yaddle, la cons?ur de Yoda. Trop âgée elle est. Mais des bases nous pourrions lui apprendre, car un crime ce serait de laisser inexploiter de telles facultés. Obi-Wan (le Padawan baissa les yeux sur le petit Maître-Jedi), la rattraper tu dois. Et la faire venir devant nous.
- Bien, Maître, répondit le jeune homme.
Cela dit, il s'éloigna dans la direction qu'avait prise Eeliya, et se concentra sur la Force pour la repérer... ce qui ne fut pas bien long, car la jeune femme ne cherchait visiblement pas à se cacher. Il la retrouva dans une petite rue, à l'intérieur d'un bar assez peu éclairé. Accoudée au comptoir, elle sirotait une boisson de couleur indéfinissable.
Il rabattit la capuche de sa bure de Jedi sur sa tête, et se dirigea vers elle.
- Eeliya Carmayin ? l'interpella-t-il.
Elle se tourna vers lui, et le Padawan se retrouva devant les plus magnifiques yeux (de toute façon, dans cette pénombre, c'était la seule chose qu'il put discerner) qu'il ait jamais vus : bleu lagon.
- Ca dépend qui la demande, répondit-elle, prudente.
- Je m'appelle Obi-Wan Kenobi. répondit-il, un peu déstabilisé par les yeux qui le fixaient.
Elle l'observa des pieds à la tête (visiblement elle n'était pas gênée par le manque de lumière et y voyait très bien), eut un sourire appréciateur qu'il ne vit pas, et demanda :
- Vous êtes un Jedi ?
- Apprenti, oui. précisa-t-il.
- Que peut bien me vouloir un apprenti Jedi ?
- Il faut que je vous parle. Où pouvons-nous être tranquilles ?
Elle rit doucement.
- Il y a tant de bruit ici, que personne ne fera attention à ce que nous dirons. Je vous écoute.
- Bien alors. Mes Maîtres et moi...
- Vos Maîtres ? Vous en avez plusieurs ? l'interrompit-elle.
- Non, un seul, mais les Jedi qui m'accompagnent sont des Chevaliers et des Maîtres Jedi, répondit-il avant de poursuivre : ... vous avons vu combattre cet homme tout à l'heure...
- Quel homme ?... Ah... Arias Landash. Un lâche... Il s'en prend toujours à ceux qui ne peuvent pas se défendre.
- ... et nous avons admiré votre style.
- Vraiment ? fit-elle, sceptique en mettant les poings sur ses hanches.
Le jeune homme hocha la tête en guise d'assentiment.
- Ils aimeraient vous rencontrer.
- Moi ?
- Exact.
- Pour quoi faire ?
- Ce n'est pas à moi de vous en parler.
- Dites, par curiosité, vous êtes en apprentissage depuis combien de temps ? lui demanda-t-elle.
- 12 ans ½ en formation continue avec d'autres étudiants, et 12 ans en tant que Padawan de Maître Qui-Gon Jinn. lui répondit-il en bombant le torse avec fierté (car Qui-Gon n'était pas n'importe qui) tout en sachant que ce n'était pas tout à fait vrai car il y avait eu une interruption dans son apprentissage avec Qui-Gon, quand, à 13 ans, il avait abandonné ce dernier pour aider le peuple de la planète Mélida/Daan qui entrait en guerre civile, et que son Maître avait eu du mal à se décider à le reprendre comme Padawan.
Elle eut l'air sincèrement impressionnée, bien qu'elle ignorât qui pouvait bien être le fameux Qui-Gon.
- Whoa ! Ca fait, ça fait... Bon sang, ça fait 24 ans ½ !
- Je suis entré au Temple quand j'avais 6 mois.
- Et quand aurez-vous terminé votre apprentissage ?
Il haussa les épaules, sachant qu'elle le voyait faire.
- Seul Maître Qui-Gon le sait. Et vous, depuis combien de temps maniez-vous l'épée de cette façon ?
- Oh, je ne sais plus au juste... peut-être (elle fit un rapide calcul) 17 ans. J'ai commencé à apprendre toute seule à 6 ans.
- Seule ?
- Il n'y avait personne pour m'apprendre. Il a bien fallu que je me débrouille toute seule. répondit-elle.
- Là, c'est à mon tour d'être impressionné. Donc, vous êtes une autodidacte de... 23 ans. C'est ça ?
- Exact.
- Dans ce cas, nous avons presque le même âge.
- Comment ça ?
- J'ai 25 ans.
- Vraiment ?
- Absolument. Mais si vous voulez bien me suivre à présent, mes Maîtres vous attendent.
- Je vous suis.
Ils sortirent du bar, et reprirent le chemin en sens inverse jusqu'à la place, et se dirigèrent vers l'endroit où Obi-Wan avait laissé les sept Maîtres.
- Maîtres, je vous présente Eeliya Carmayin. fit Obi-Wan.
- Qui elle est nous savons Obi-Wan, lui dit Yaddle. Inutile de nous la présenter. (puis à la jeune femme) Yaddle je me nomme. Enchantés de vous connaître nous sommes.
Surprise par la façon de parler de la Jedi, Eeliya interrogea Obi-Wan du regard : visiblement, elle n'avait jamais rencontré aucun des congénères des deux petits Maîtres.
Sa réaction fit rire la Jedi.
- Surprise vous êtes de ma façon de parler je vois.
- Oui... Enfin non... Enfin si, c'est vrai. A vrai dire, je ne comprend pas bien pourquoi je suis là. Obi-Wan m'a dit que vous vouliez me parler de quelque chose.
- Vous a-t-il expliqué pourquoi ? demanda Qui-Gon.
- Non Maître, répondit le jeune homme à sa place. J'ai pensé que c'était à vous et autres Maîtres de le faire.
La jeune femme nota mentalement que le Maître d'Obi-Wan, le Qui-Gon dont il lui parlait tout à l'heure, était le grand humain aux cheveux grisonnants assez longs d'allure noble et majestueuse.
- Bien fait tu as. l'approuva Yaddle.
- Alors ? s'impatienta Eeliya.
Qui-Gon et Ki-Adi-Mundi se jetèrent un regard entendu : elle était aussi impatiente qu'Obi-Wan à ses débuts.
- Nous avons constaté votre habileté à l'épée, lui dit le Jedi cornu dont elle ignorait le nom (elle devait l'apprendre un peu plus tard, ainsi que les noms de tous les autres), et remarqué que la Force est très présente en vous.
- Et ? interrogea-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
- Nous ne pouvons pas vous former à devenir une Jedi, car vous êtes beaucoup trop âgée pour commencer votre formation...
Eeliya eût l'air déçue.
- Oh...
- Quel âge avez-vous ? lui demanda une belle femme à la peau noire qui portait une coiffe à "membranes".
- 23 ans... Maître. répondit la jeune femme qui, ne savant comment s'adresser à ces gens si puissants, imita la façon de parler d'Obi-Wan.
- C'est ce que nous disions. Elle est trop âgée. murmura Ki-Adi-Mundi à Qui-Gon.
- ... Mais, si vous le souhaitez, nous pouvons vous apprendre les bases de la maîtrise de la Force. Poursuivit le Jedi cornu.
- Cool !
- Mais nous accompagner sur Coruscant pour cela vous devez, précisa Yaddle.
- Oh...
Une fois de plus, Eeliya eut l'air déçue, mais les Maîtres discernèrent d'autres choses dans sa voix que de la déception : de la peur, mais aussi un sentiment plus fort qu'ils n'arrivèrent pas tout de suite à définir.
- Je suis désolée... mais il m'est... impossible de quitter la... la planète pour le moment. balbutia-t-elle. Je viendrais peut-être un jour.
- Vous serez la bienvenue. lui dit le Jedi à la tête allongée de sa voix douce. Quand vous déciderez de venir, rendez-vous directement au Temple Jedi, et demandez à voir Obi-Wan.
Surpris, celui-ci leva les yeux vers le Céréen.
- Puisque vous vous connaissez, ce sera plus simple, ajouta le Maître-Jedi.
Le regard des deux jeunes gens se croisèrent, puis Eeliya rougit et baissa les yeux.
Comprenant ce qui se passait, Qui-Gon, qui avait surpris cet échange de regard, observa son Padawan d'un air franchement réprobateur.
- Très bien, fit la jeune femme, qui, elle, n'avait pas vu ce regard. Je dois partir maintenant. Au revoir. ajouta-t-elle avec un regard appuyé pour Obi-Wan.
Et elle s'éloigna, non sans s'être retournée pour le voir une dernière fois.
Quand elle eut disparu de leur vue, Obi-Wan se tourna vers les Jedi pour dire quelque chose, mais, avant qu'il ait pu prononcer une parole, Qui-Gon lui dit sévèrement :
- Obi-Wan ! Non !
- Maître ? fit le jeune homme qui ne comprenait que trop bien la raison de la colère de son Maître.
- C'est interdit ! N'y pense plus !
- Mais Maître... tenta-t-il de protester.
- Padawan... fit le Chevalier Jedi d'un ton menaçant.
- Bien, Maître. fit le jeune homme, qui savait par expérience qu'il valait mieux ne pas répliquer lorsque son Maître l'appelait "Padawan" (c'était presque toujours mauvais signe), mais qui comptait bien revoir Eeliya malgré tout car, à la lumière du jour, il la trouvait très à son goût.
Ils ré-embarquèrent tous dans le vaisseau qui les avait amenés, et ne tardèrent pas à rentrer sur Coruscant.
Pendant ce temps, Eeliya se disait qu'elle aurait voulu les suivre tout de suite (car après tout, elle avait deux bonnes raison de les suivre sur Coruscant : apprendre à maîtriser un peu la Force, et surtout, revoir Obi-Wan), mais elle avait eu peur. Peur des austères Maîtres Jedi. Peur de devoir obéir à des ordres, elle qui avait toujours été son propre maître. Mais son attirance pour le bel apprenti Jedi était forte... plus forte que sa crainte, et elle se promit de régler au plus vite ses affaires pour partir vers la ville-planète avant qu'il ne l'oublie.
C'est pourquoi, moins de deux jours plus tard, elle se rendit au spatioport, et qu'elle affréta un vaisseau qui l'y conduisit. Avant d'avoir eu le temps de dire ouf, elle se retrouva à marcher dans les rues de la capitale de la République en direction du Temple Jedi, dont elle avait demandé la direction à un Bith qui passait par là. Lorsqu'elle se présenta à la porte, deux gardes lui barrèrent le passage.
- Halte ! lui dit l'un d'eux. Qui êtes-vous et que voulez-vous ?
- Je m'appelle Eeliya Carmayin, et je voudrais parler à Obi-Wan Kenobi, répondit-elle.
- Vous êtes attendue ?
- Pas exactement, mais appelez-le. Lui saura.
- Je le contacte, dit le deuxième en activant son comlink.
Il prononça quelques phrases, et répéta la réponse :
- Il arrive.
Effectivement, quelques minutes plus tard, la silhouette du jeune homme s'encadrait dans la porte.
- Laissez-la passer. Le Conseil l'attend, dit-il aux gardes.
Ceux-ci s'exécutèrent, et la jeune femme entra.
- C'est vrai ? Le Conseil m'attend déjà ?
- J'ai prévenu les Maîtres de votre... ta présence avant de descendre, dit-il en la précédant dans le turboélévateur. Mais je ne pensais pas que tu pourrais te libérer si vite, ajouta-t-il tandis qu'elle y entrait à son tour.
Ils ne dirent mot ni l'un ni l'autre pendant tout le temps où l'appareil montait, mais Obi-Wan devait se faire violence pour ne pas la toucher, la prendre dans ses bras... l'embrasser. Mais cette retenue le mettait au supplice, aussi il ne fut pas fâché quand le turboélévateur arriva à destination.
En en sortant, Eeliya se retrouva dans le "hall" de la salle du Conseil, devant les portes de transparacier qui coulissèrent dès qu'elle s'en approcha.
- Entrer vous pouvez, lui dit un Maître qui ressemblait à Maître Yaddle par son apparence et sa façon de parler.
Soudain saisie de la même peur qu'auparavant, elle chercha le regard d'Obi-Wan, et agrippa sa main d'un geste convulsif. Lisant la crainte dans ses beaux yeux, celui-ci, d'un regard, d'un sourire et d'une brève pression de la main, tenta de la rassurer. Elle lui sourit bravement, puis pénétra dans la salle et avança jusqu'à son centre tandis qu'Obi-Wan demeurait devant les portes refermées. Elle constata que le Conseil des Jedi était constitué de 12 membres, avec, de gauche à droite : une femme presque humaine et très svelte (Depa Billaba), un alien chauve et cornu (Eeth Koth), un alien au long cou et à la petite tête (Yarael Poof), l'humaine à la peau noire et à la coiffe à "membranes" qu'elle avait déjà vue (Adi Gallia), un alien à la tête recouverte d'une fourrure blanche (Oppo Rancisis), un alien aux grandes oreilles dont le visage était boursouflé par un longue cicatrice (Even Piell), Maître Yaddle, l'alien cornu qui lui avait proposé la formation (Seasii Tiin), le Jedi à la tête allongée et à la voix douce qu'elle connaissait déjà (Ki-Adi-Mundi), le Maître ressemblant à Maître Yaddle (Yoda), un humain à la peau noir et au crâne lisse (Mace Windu), et un alien portant un masque respiratoire (Plo Koon). A sa grande surprise, Qui-Gon Jinn, le Maître d'Obi-Wan, n'en faisait pas partie.
- Nous sommes heureux que vous ayez décidé de venir, lui dit Ki-Adi-Mundi de sa voix douce (c'était d'ailleurs le seul qui ne l'impressionnait pas trop et ne lui faisait donc pas peur).
Elle déglutit cependant assez péniblement.
- Merci... Maîtres, dit-elle d'une voix qui tremblait un peu.
- Peur vous avez ? lui demanda Yoda.
- Non. Je suis juste... impressionnée, répondit la jeune femme d'une voix qu'elle essaya de rendre plus ferme.
- Il ne faut pas, lui dit encore Ki-Adi-Mundi.
- Nous n'avons jamais mangé personne, ajouta Adi Gallia dans un sourire.
- Je sais.
- Alors, venue vous êtes finalement afin de recevoir notre enseignement, dit Yaddle.
Ce n'était pas une question, mais une affirmation.
- Nous devons d'abord vous éprouver, dit Mace Windu.
- Maîtres, auparavant, si vous le permettez, j'aimerais poser une question.
- Nous vous écoutons.
- Pourquoi Maître Jinn n'est-il pas parmi vous ? Est-il souffrant ?
- Du Conseil Jedi Qui-Gon ne fait pas partie. répondit Yoda.
Surprise, elle se tourna vers Obi-Wan resté tout devant la porte. Celui-ci fronça les sourcils, pour l'inviter à ne pas questionner les Maîtres plus avant.
- Je comprends, dit-elle en se promettant de demander des explications au jeune homme un peu plus tard.
Cela dit, Mace Windu fit défiler sur un écran tourné vers lui différentes figures, qu'Eeliya dut identifier.
Une fois convaincus de son potentiel, les Maîtres décidèrent de l'accepter dans les petites classes.
- Obi-Wan ! appela Yoda. (le jeune homme se précipita au centre de la pièce) L'emmener à ses quartiers tu peux. Mais de lui dire quoi que ce soit sans notre accord nous t'interdisons.
- Bien, Maître.
- Je vous attendrai demain à la première heure dans la salle que vous indiquera Obi-Wan. lui dit Ki-Adi-Mundi.
- Oui, Maître. dit-elle.
Voyant Obi-Wan s'incliner pour prendre congé du Conseil, elle l'imita, puis tous deux sortirent de la pièce.
Une fois la porte refermée derrière eux, oppressée, Eeliya dut s'asseoir tant son c?ur battait vite.
- Eeliya, ça va ? lui demanda le Padawan en la voyant plus pâle qu'à l'ordinaire.
Elle eut un faible sourire.
- Ca ira mieux dans une minute. Est-ce que tu rentres là-dedans souvent ?
- Assez. Mais il y a longtemps que ça ne me fait plus cet effet-là. Cela dit, pour toi, c'est normal puisque c'est la première fois. Ca passera. Tu as de la chance en plus : c'est Maître Ki-Adi-Mundi qui va s'occuper de ton initiation.
La jeune femme hocha la tête.
- Oui. Je suis contente que ce soit lui. C'est le seul qui ne m'impressionne pas trop.
- Ne te fie pas à sa voix douce. la prévint Obi-Wan. C'est un combattant redoutable.
- Je n'en doute pas... Mais j'aurais été morte de peur si ça avait dû être celui qui a la peau noire.
- Maître Windu... Oui, c'est vrai qu'il est impressionnant.
- Il faudra que tu m'apprennes leurs noms à tous, parce que je ne connais que celui de Maître Yaddle, et celui de ton Maître... D'ailleurs en parlant de lui : pourquoi ne siège-t-il pas au Conseil ?
Pour toute réponse, il jeta un coup d'?il à la pièce qu'ils venaient de quitter.
- Viens, je te conduis à tes quartiers. Nous parlerons là-bas.
Ils marchèrent un moment dans le dédale de couloirs, et arrivèrent à une chambre dont la porte s'ouvrit automatiquement devant eux.
- Il faudra que tu la programmes pour ne s'ouvrir qu'avec ton code. expliqua Obi-Wan.
Ils entrèrent, et la porte se referma. Eeliya s'assit sur le lit, et Obi-Wan prit place à côté d'elle. Dangereusement près d'elle.
- Alors, tu m'expliques ?
- Mon... Mon Maître fait parfois ce qu'il... ce qu'il veut avec les... avec les règles... bredouilla-t-il, troublé par la proximité de la jeune femme... et il lui arrive de défier le... le Conseil quand il est persuadé de quelque chose.
- Et ça arrive souvent ?
- De temps en temps. Et le... le Conseil n'aime pas trop ça. poursuivit-il. Dans ces cas-là, même Maître Yoda ?c'est celui qui ressemble à Maître Yaddle, qui l'apprécie pourtant beaucoup, n'est pas très... pas très content.
- Je vois.
Il y eut un moment de silence pendant lequel ils se regardèrent dans les yeux. Finalement, Obi-Wan n'y tint plus, et, franchissant la courte distance qui le séparait du délicat visage de sa compagne, l'embrassa. Doucement d'abord, puis avec plus de fougue. Leur attirance étant réciproque, elle répondit à son baiser. Mais quand il se rendit compte de ce qu'il faisait, il y mit fin, et recula loin d'elle. Eeliya rouvrit les yeux qu'elle avait fermé, et observa son compagnon.
- Obi-Wan ?
- Je n'aurais pas dû. Désolé.
- Pourquoi ? Il n'y a pas à être désolé. Je suis contente que tu l'aies fait, le rassura-t-elle d'une voix douce.
- Mais je... Je suis un Jedi. Je ne peux pas.
- Quel est le rapport ? Les Jedi n'ont pas le droit d'aimer ?
- C'est long et compliqué à expliquer, lui répondit-il, soudain mal à l'aise par leur promiscuité.
- Ah oui ? J'aime les longues histoires, dit-elle en se rapprochant de lui et en déposant quantité de petits baisers sur ses lèvres. Raconte-moi.
- Non... Eeliya... Je t'en prie... Il ne faut pas... parvint-il à dire entre deux baisers sans vraiment de conviction.
Mais cela n'arrêta pas la jeune femme et finalement, n'en pouvant plus de lui résister, il l'enlaça et l'embrassa fougueusement et longuement.
Au moment où il reprenait son souffle avant un nouveau baiser, son comlink bipa.
- Obi-Wan ! l'appela la voix impérieuse de Qui-Gon.
- Mon Maître ! Je dois y aller !
- Oui, je comprends, dit-elle sans pour autant arrêter de l'embrasser.
- Je t'en prie. Il faut que j'y aille sinon il va me tuer et je ne pourrai plus venir te voir.
La menace fit son effet et le jeune femme le laissa se lever.
- Non ! Pas ça !
- Déjà qu'il a l'air furieux... Ca va être ma fête.
- Alors, va t'en vite pour me revenir plus vite.
- Oui, dit-il en s'éloignant jusqu'à la porte.
Celle-ci s'ouvrit, et avant qu'il ne la franchisse, il eut le temps de voir Eeliya lui envoyer un baiser du bout des doigts et de l'entendre lui dire :
- Tu me manques déjà.
Sorti de la pièce, il courut jusqu'aux quartiers de Qui-Gon. Celui-ci, passablement agacé, arpentait la pièce à grands pas. A l'entrée du jeune homme, il s'arrêta, et posa sur son apprenti un regard chargé de colère contenue.
- Padawan ! Où étais-tu ?
- Dans mes quartiers, Maître. Je méditais, répondit le jeune homme qui n'aimait pas mentir mais était prêt à tout pour préserver sa relation avec Eeliya.
Cette réponse parut satisfaire son mentor, qui se relaxa.
- Vous aviez besoin de moi, Maître ?
- Oui, Obi-Wan. Je veux que tu m'accompagnes.
- Où allons-nous, Maître ? questionna le jeune homme.
- Aux Archives Jedi. répondit Qui-Gon.
Le Padawan le regarda sans comprendre.
- Je veux que tu m'y accompagnes pour lire un récit qui ? je l'espère du moins, te montrera le danger qu'il y a, pour un Jedi, à avoir une liaison ? je ne parle même pas de l'interdiction édictée par notre Code. Alors, tu comprendras peut-être pourquoi tu dois cesser dès maintenant ta relation avec Eeliya, même si vous vous entendez bien.
Stupéfait qu'il ait tout deviné, Obi-Wan regarda son Maître.
- Allons, mon jeune apprenti, fit alors Qui-Gon avec un léger sourire, tu ne pensais tout de même pas que je n'avais rien vu ? Que je ne savais rien ? Je ne suis pas né d'hier. Je sais tout. Depuis le début.
- Et qu'allez-vous faire... Maître ? interrogea le Padawan d'un air penaud.
- Ma réaction dépendra de la tienne, Obi-Wan, rétorqua alors Qui-Gon, impassible.
- Que voulez-vous dire ? fit le jeune homme qui ne comprenait pas.
- Si tu arrêtes cette histoire maintenant, cela n'ira pas plus loin et nous n'en parlerons plus. Dans le cas contraire, je me verrai obligé de te rejeter en tant que Padawan, voir même, si tu t'entêtes, de te faire rayer de l'Ordre, asséna-t-il tranquillement.
- Vous feriez ça ?! fit le jeune homme, épouvanté par cette perspective.
- L'Ordre pas plus que moi ne pourrions tolérer un apprenti qui ferait fi des ordres donnés et du Code.
- Mais Maître...
- Tu vois, Obi-Wan, ton choix est simple.
- Mais c'est du chantage ! s'exclama le Padawan qui découvrait ainsi avec stupeur que son mentor lui aussi pouvait utiliser ce genre de procédés quand il estimait que le besoin s'en faisait sentir.
- Sache que je répugne à employer ce moyen... mais tu ne me laisses pas le choix.
Obi-Wan jeta à Qui-Gon un regard noir qui n'eut pas l'air d'émouvoir ce dernier.
- Je sais que pour l'instant tu m'en veux et que cela te parait impossible, mais, crois-moi, un jour, tu me remercieras de ce que je fais aujourd'hui, dit le Maître Jedi avec compréhension. Je ne nie pas les qualités de cette jeune femme mais ce serait de la folie de compromettre ta carrière pour elle. Tu es un apprenti doué, Obi-Wan, et crois-moi, il me serait pénible de devoir me séparer de toi... Cela dit, pour le bien de l'Ordre, je n'hésiterai pas si tu t'entêtes, ajouta-t-il avec sévérité.
Il eut un silence obstiné, que Qui-Gon brisa le premier.
- Je te laisse jusqu'à demain soir pour y réfléchir. Je dois partir, le Conseil veut me parler. Quand tu auras pris ta décision, rejoins-moi ici.
- Oui, Maître, murmura le jeune homme, défait.
Et Qui-Gon s'éloigna à grands pas, laissant son Padawan triste et mécontent.

J'aime Eeliya, songea-t-il. Mais je veux aussi et plus que tout devenir un Jedi. Et si je poursuis ma liaison avec elle, il est certain que mon Maître fera ce qu'il a dit. Car Qui-Gon Jinn n'est pas le genre d'homme à menacer en vain, ni à accepter qu'on lui désobéisse. Dans ces conditions, je crois que je n'ai pas le choix : il va falloir que j'abandonne Eeliya. Mais pas tout de suite. Au dernier moment. Et en lui faisant le moins de mal possible. Et une fois que j'aurai arrêté notre histoire, que faire ? Car je ne peux pas lui demander, en plus, d'abandonner son entraînement ici... mais il sera aussi difficile pour elle que pour moi, qu'on se voit tous les jours... ce qui ne manquera pas d'arriver. Problème... C'est curieux, tout est de la faute de Qui-Gon, mais je ne lui en veux même pas. Est-ce parce qu'au fond, je sais qu'il a raison et qu'il ne veut que mon bien ?
Sa décision prise, la mort dans l'âme, Obi-Wan se dirigea vers les quartiers de sa bien-aimée. Lorsqu'il y parvint, la porte s'ouvrit automatiquement devant lui (elle ne l'avait visiblement pas encore programmée), et il pénétra dans l'unique pièce... pour trouver la jeune femme profondément endormie.
Qu'elle est belle, pensa-t-il en la regardant tendrement. Ca va être un déchirement de la quitter. Et elle ? Comment va-t-elle le prendre ? Ca va être terrible.
Elle devait avoir le sommeil léger, car elle se réveilla presque tout de suite.
- Obi-Wan ? J'ai dû m'endormir en t'attendant, dit-elle, ensommeillée.
- Ce n'est pas grave, je passais juste te dire bonne nuit. On se verra demain matin. Je viendrai te chercher de bonne heure pour t'emmener à la salle d'entraînement, répondit-il.
- Oh... D'accord. A demain alors.
- Dors bien, dit-il avant de déposer un rapide baiser sur les lèvres de la jeune femme qui s'était déjà rendormie en pensant : C'est peut-être la dernière fois que je t'embrasse, ma chère Eeliya.
Il s'éloigna du lit, contempla une dernière fois sa petite amie (du moins pour quelques heures encore), et sortit de la pièce, puis se dirigea vers ses propres quartiers pour y prendre un peu de repos.
Le lendemain matin, alors que le soleil n'était pas encore levé, il se présenta chez elle.
- Eeliya. Il est l'heure. Maître Ki-Adi-Mundi t'attend, lui dit-il en entrant dans la pièce.
Réveillée en sursaut, elle s'assit sur son lit et frotta de ses poings ses yeux encore ensommeillés (geste enfantin qu'Obi-Wan trouva charmant).
- Déjà ?
- Oui ma chérie (ce fut la seule et unique fois où il l'appela de cette façon). Dépêche-toi, il ne faut pas faire attendre le Maître.
- J'arrive. Donne-moi juste le temps de me débarbouiller. Pour être présentable.
- Tu es toujours présentable, de toutes façons. Mais d'accord. Je t'attends dehors.
- Obi-Wan ? l'interpella-t-elle tandis qu'il se dirigeait rapidement vers la porte, dans l'espoir, justement, de ne pas entendre ce qu'il supposait qu'elle allait lui dire.
Il se retourna pourtant (elle n'aurait pas compris qu'il agît autrement).
- Je t'aime, dit la jeune femme.
Et voilà ! Il était sûr que c'était ce qu'elle allait dire. Juste ce qu'il souhaitait éviter d'entendre s'il voulait ne pas avoir trop de mal à la "larguer" (même si, de toutes façons, il aurait beaucoup de mal à le faire).
Sachant ce qu'il devrait faire à la fin de la journée, il se retint de lui dire "moi aussi" ou "je sais" comme il aurait voulu le faire, et se contenta de lui dire :
- Je t'attends. Dépêche-toi.
Elle le rejoignit quelques minutes plus tard.
- Obi-Wan... commença-t-elle.
- Pas maintenant, Eeliya. la coupa-t-il, craignant qu'elle ne lui demande de répondre à sa déclaration d'amour. Nous sommes déjà en retard et nous allons devoir courir. Suis-moi.
Et il s'éloigna au pas de course sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit.
Elle le rattrapa et ils arrivèrent bientôt à la salle d'entraînement, dans laquelle Ki-Adi-Mundi se trouvait déjà. Leur tournant le dos, le Chevalier Jedi était visiblement en train de méditer. Les jeunes gens entraient silencieusement pour ne pas le troubler, quand il s'adressa au Padawan de Qui-Gon (Eeliya se demanda d'ailleurs comment il savait que ce dernier se trouvait là, puisqu'il leur tournait toujours le dos, qu'il n'avait pas tourné la tête dans leur direction, et que le jeune homme n'avait fait aucun bruit en entrant) :
- C'est bon, Obi-Wan. Tu peux nous laisser maintenant. Merci.
- Bien, Maître. répondit le Padawan. (Puis à la jeune femme.) Que la Force soit avec toi.
Elle se tourna vers lui, l'air stressée.
- Tout ira bien, lui chuchota-t-il avant de s'esquiver, la laissant seule avec le Chevalier Jedi. Je te verrai tout à l'heure.
- Vous êtes stressée, lui dit ce dernier (et ce n'était pas une question) en se tournant enfin vers elle. Détendez-vous. Obi-Wan a raison : tout ira bien.
- Oui, Maître.
- Assieds-toi comme moi, Eeliya, ferme les yeux et concentre-toi sur la Force qui est en toi. Ressens tout ce qui se passe autour de toi, ordonna le Chevalier Jedi.
Surprise que son Maître la tutoie après l'avoir vouvoyée, la jeune femme s'exécuta sans poser de question en se disant qu'ils tutoyaient probablement tous leurs étudiants.
La "leçon" dura des heures (du moins était-ce l'impression d'Eeliya qui avait des crampes à force de rester immobile à se concentrer, supportait moyennement bien de recevoir des ordres, et était très fatiguée) avant que Ki-Adi-Mundi ne lui annonce enfin qu'elle en avait terminé...
- Pour le moment du moins, ajouta-t-il.
La jeune femme avait poussé un soupir de soulagement en entendant la première partie de sa phrase, et voulut lever les yeux au ciel lorsqu'elle l'entendit la terminer, mais n'en fit rien car elle craignait que son Maître ne l'interprète mal. Après tout, elle était prévenue dès le départ que l'initiation à la Force était "longue et délicate" (pour reprendre les mots d'Obi-Wan qui étaient d'ailleurs ceux de Qui-Gon), et qu'elle serait probablement très fatiguée au début, mais elle était également prévenue qu'elle finirait par s'y faire et qu'à la longue, cela ne lui ferait plus rien.
- Tu peux te retirer. Je te ferai savoir lorsque tu devras revenir pour une nouvelle leçon.
- Bien, Maître, dit-elle en s'inclinant avant de quitter la pièce dont les portes s'ouvrirent devant elle.
Marchant vite pour rejoindre ses quartiers où elle n'avait qu'une envie, celle de s'étendre et de dormir, perdue dans ses pensées, elle manqua heurter Qui-Gon qui sortait de la salle du Conseil. Ce dernier n'évita de tomber que grâce à la rapidité de ses réflexes de Jedi.
- Et bien, Eeliya, tu devrais regarder où tu vas, lui dit-il d'un ton grondeur mais gentil (il ne se sentait pas le c?ur de la réprimander sévèrement, sachant qu'avant le soir elle aurait le c?ur brisé... car il ne doutait pas un instant de la décision d'Obi-Wan : il la quitterait pour ne pas quitter l'Ordre).
- Pardon, Maître. fit-elle.
- Où allais-tu de si bonne allure ?
- Je retournais à mes quartiers, Maître.
- La leçon avec Maître Ki-Adi-Mundi s'est bien passée ?
- Oui, Maître. Mais c'était très éprouvant, et comme elle n'est pas finie, si vous me le permettez, je vais me retirer pour me reposer un moment avant sa reprise.
- Je t'en prie, dit-il avec un geste de la main et en s'effaçant pour la laisser passer.
Elle s'inclina, puis s'éloigna tout aussi rapidement qu'auparavant.
En la regardant s'éloigner, une fois de plus le Jedi pensa qu'il était bien dommage pour l'Ordre que le potentiel de cette drôle de fille n'ait pas été repéré des années plus tôt afin de pouvoir l'entraîner à devenir une vraie Jedi... ce qui ne pourrait pas se produire à présent qu'elle était bien trop âgée pour commencer la formation, et que si elle n'était pas si jolie (car lui-même, pourtant peu versé en matière de femmes, convenait qu'elle était belle), il n'aurait pas été forcé d'imposer à son Padawan ce déchirant ultimatum. Car malgré son air sévère, le Chevalier Jedi Qui-Gon Jinn n'était pas un mauvais homme et il souffrait de devoir faire du mal au deux jeunes gens. Il se demanda également comment la jeune femme prendrait la décision de son Padawan et ce qu'elle ferait ensuite : partirait-elle sans perdre une minute pour mettre le plus de distance possible entre elle et Obi-Wan, ou resterait-elle malgré tout pour terminer ce qu'elle avait commencé au Temple ?
Comme il n'avait aucun moyen d'obtenir la réponse à ces différentes interrogations, il poursuivit son chemin, et alla vaquer à ses occupations.
De retour dans sa chambre, Eeliya se laissa tomber sur son lit, et sombra instantanément dans un profond sommeil au cours duquel elle fit un curieux rêve qui tourna au cauchemar lorsqu'elle "vit" Obi-Wan qui lui annonçait qu'il la quittait. Elle se réveilla en sursaut et en proie au doute : et si c'était un rêve prémonitoire ? Puis elle chassa cette idée saugrenue en secouant vigoureusement la tête : Obi-Wan l'aimait. Jamais il ne la laisserait... à moins que ne quelque chose de grave ne l'y contraigne. Quelques minutes plus tard, un étudiant venait l'informer que Maître Ki-Adi-Mundi l'attendait pour une nouvelle leçon.
- J'arrive.
Elle se leva, et se recoiffa rapidement, puis sortit de sa chambre en soupirant : il lui tardait que la journée soit finie pour qu'Obi-Wan la rejoigne. Cela faisait des heures qu'il l'avait laissée, et il lui manquait.
Eeliya sortit de ses quartiers, et rejoignit la salle d'entraînement.
- Tu es prête ? lui demanda Ki-Adi-Mundi en la voyant entrer.
- Autant qu'on peut l'être, Maître, répondit la jeune femme énigmatiquement.
- Très bien, Eeliya. Reprenons. Où en étions-nous ?
- Vous me disiez qu'il fallait me fier à mon instinct plus qu'a mes yeux, et que je devais être attentive à tout ce que je ressentais, récita-t-elle.

- C'est exact approuva le Jedi. Ces deux principes sont très importants pour un Jedi ? ou pour tout être qui cherche à se servir de la Force. Mais il ne faut pas non plus tomber dans l'excès et ne se fier qu'à ses premiers mouvements, car, en ce cas, nous risquons de faire des erreurs qui peuvent être graves. Par exemple, lorsque nous nous trouvons dans une situation où nous devons servir d'arbitres ? ce qui arrive relativement fréquemment, si nous ne nous fions qu'à notre instinct ou que nous nous contentons de faire ce que nous dicte notre c?ur, sans réfléchir avant, nous risquons d'avoir un jugement faussé, et de ne pas apprécier la situation de façon totalement impartiale. Tu as bien compris ?
- Oui, Maître.
- De plus, il faut, pour respecter notre code, s'obliger à ne montrer aucune émotion pour paraître en paix, ni aucune passion pour sembler serein ? même si, au fond, nous en avons... car nous sommes comme tout le monde. Nous ne devons pas avoir peur de la mort, car lorsque nous mourrons, nous nous fondons dans la Force, ce qui est le rêve de tout Jedi. De plus, sache que, même lorsque nous croyons ou donnons l'impression d'être ignorants de certaines choses, en réalité, nous avons plus de connaissances que le croient les autres. Tu as saisi ?
- Oui, Maître. répondit-elle. Mais en étant si impartiaux et en ne montrant pas ce que vous ressentez, ne passez-vous pas pour des être froids, hautains, voir même inhumains ? demanda-t-elle ensuite, car, elle qui montrait si facilement ce qu'elle pensait et ce qu'elle éprouvait, avait du mal à concevoir une existence dans laquelle on devrait dissimuler toute forme de sentiment, et elle se dit qu'en fait, ce n'était peut-être pas une si mauvaise chose que ça qu'elle soit trop âgée pour commencer une vraie formation de Jedi.
- Certaines personnes, en effet, nous jugent ainsi. Mais ce n'est pas la majorité.
- Moi, j'aurais peur qu'on me prenne pour ce que je ne suis pas.
Pour toute réponse, le Jedi secoua doucement la tête.
- Nous allons faire un exercice simple à présent, lui dit-il. Détends-toi, concentre-toi bien...
Elle referma les yeux, et obéit.
- ... Et essaye de déplacer mon sabrolaser, ajouta-t-il en déposant celui-ci devant lui.
- Par la pensée ?! s'exclama Eeliya à qui la surprise fit ouvrir les yeux. Mais c'est impossible !
- As-tu déjà oublié ce que je t'ai expliqué ce matin ? La Force peut influencer les actions, mais elle sait aussi obéir quand on la commande, reprit patiemment Ki-Adi-Mundi. Tu peux donc l'utiliser comme un outil pour faire ce dont tu as besoin. Maintenant, referme les yeux, et concentre-toi.
- Fermer les yeux est vraiment obligatoire, Maître ? demanda la jeune femme.
La question fit sourire le Jedi.
- Non, Eeliya, répondit-il, mais la plupart des apprentis estiment qu'il est plus facile de se concentrer de cette façon. Tu peux faire comme il te plaît, mais tu dois soulever mon sabrolaser et le déposer ailleurs.
Elle soupira.
- Très bien, Maître. Je vais essayer.
- Non ! l'interrompit brusquement le Jedi. Fais-le, ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai.
- Comment ? demanda la jeune femme, déstabilisée.
- C'est ce qu'a l'habitude de dire Maître Yoda. répondit Ki-Adi-Mundi avec un petit sourire, ravi de son petit effet. Et il a raison. Il ne faut jamais se contenter d'essayer, car si tu fais cela, c'est que tu n'as pas suffisamment foi en toi pour réussir. A présent, je t'en prie, cesse de poser des questions, et fais ce que je te demande.
- Comment dois-je m'y prendre ?
- Visualise mon sabrolaser, puis l'endroit où tu veux le déplacer, et "regarde-le" voler avec ton esprit, jusqu'à cet endroit. Ne relâche surtout pas ta concentration, car tu le ferais tomber au sol et risquerais de l'endommager. Et je tiens à lui. Tu as bien compris ?
- Oui, Maître.
Elle ferma donc les yeux, et fit ce que son Maître lui avait conseillé.
Le sabrolaser, tout d'abord, n'eut d'autre mouvement qu'un léger tremblement, à peine perceptible, même pour son possesseur pourtant assis devant lui, puis, il se déplaça très lentement sur la droite, d'un centimètre, puis d'un autre, et finit par s'élever, tout doucement, millimètre par millimètre, au dessus du sol. Son Maître commençait à penser qu'elle se débrouillait assez bien, lorsque, tout d'un coup, l'arme retomba au sol, heureusement sans dommage puisqu'elle ne s'était élevée que d'environ cinq centimètres.
Le bruit que fit le sabrolaser en retombant surprit Eeliya qui sursauta et rouvrit les yeux. Puis, voyant son Maître ramasser son arme pour la remettre à sa ceinture, s'excusa :
- Je suis désolée, Maître. Il n'a rien ?
- Heureusement non. Mais tu étais bien partie, que s'est-il passé ?
- Je ne sais pas, Maître.
En disant cela, elle mentait, car elle avait repensé à son rêve dans lequel Obi-Wan la quittait, et c'était la pensée que c'était après tout peut-être possible qui l'avait déconcentrée.
- Moi je le sais. Tu as pensé à autre chose qu'à ce que tu faisais, et cela t'a déconcentrée.
Elle allait protester, mais il intervint.
- Un Jedi, un Padawan ou un étudiant expérimenté peut penser à d'autres choses sans perdre sa concentration. Mais puisque tu commences à peine, ce n'est pas ton cas. Et ça ne le sera pas avant longtemps. Lorsque tu dois faire un exercice, tu dois vider ton esprit de tout ce qui n'est pas ta tâche. A ton avis, que se serait-il produit si ce que tu tentais de déplacer n'avait pas été mon sabrolaser mais un blaster ? Hmm ?
- Je l'ignore, Maître.
- Et bien je vais te le dire : en tombant, l'arme aurait tiré un rayon laser qui aurait pu blesser, ou tuer quelqu'un, expliqua le Jedi. Tu comprends, maintenant, ce que je veux dire quand je te répète que tu ne dois à aucun prix relâcher ta concentration avant d'être arrivée au bout de ta tâche ? Cela peut tout simplement éviter des accidents... pour les autres, mais aussi pour toi. Mais, en dehors de cet incident, tu t'en es assez bien sortie. Je suis content. Mais la prochaine fois, je veux que tu arrives vraiment à déplacer mon arme. D'accord ?
- Oui, Maître.
- Bien, la leçon est terminée pour aujourd'hui. Tu es trop fatiguée pour continuer. Rejoins-moi ici demain matin.
- Bien, Maître. A demain.
La jeune femme se releva, s'inclina, et sortit de la salle en souriant malgré sa fatigue. Son Maître était content de son travail du jour, et bien elle aussi. Et elle espérait qu'Obi-Wan serait également fier d'elle.
Revenue dans ses appartements, elle se changea, et revêtit une combinaison bleu clair ajustée, sur laquelle elle boucla sa ceinture, puis se coiffa différemment : elle devait être en beauté lorsqu'Obi-Wan viendrait la voir. Elle hésita à aller le trouver dans sa chambre, mais elle y renonça en pensant qu'il n'allait pas tarder à arriver. Et, effectivement, quelques minutes plus tard, prévenu de la fin de la leçon par Ki-Adi-Mundi lui-même (il l'avait croisé dans le couloir qui menait à la salle du Conseil), le Padawan entrait. Heureuse, Eeliya lui sauta au cou et l'embrassa.
- Obi-Wan ! Tu m'as manqué, tu sais. lui dit-elle. La journée a été terriblement longue et fatigante... mais je ne le regrette pas : j'ai réussi à utiliser la Force pour faire décoller le sabrolaser de Maître Ki-Adi-Mundi dans les airs !
- C'est ce que j'ai appris, oui. dit-il sans enthousiasme.
C'est alors qu'elle se rendit compte qu'il faisait une tête bizarre.
- Qu'est ce qu'il y a ? Tu en fait une tête.
- Eeliya, je dois te parler. Viens t'asseoir.
Elle obéit et prit place sur la couchette. Une seconde plus tard, il la rejoignait.
- Je t'écoute. dit-elle en affichant l'air grave de circonstance.
- Ce que j'ai à te dire est difficile. C'est pour ça que tu ne dois pas m'interrompre.
Elle hocha la tête en guise d'assentiment.
- Eeliya... Tu sais que je t'aime. Et tu sais aussi que devenir un Jedi est l'unique but de ma vie. Seulement voila, l'Ordre interdit les relations du type de la nôtre, et mon Maître, Qui-Gon, sait que nous... enfin, il sait qu'on se voit, et... il m'a imposé un dilemme terrible...
- J'ai peur de comprendre... fit alors la jeune femme.
- Et, tu dois t'en douter... j'ai dû faire un choix, continua-t-il.
- Laisse-moi deviner : tu me quittes, n'est ce pas ?
Il hocha la tête en guise de réponse avant de poursuivre :
- J'en suis désolé, car je t'aime... mais je ne... je ne peux pas renoncer à devenir un Jedi... Tu comprends, n'est-ce pas ?
- Alors, murmura-t-elle pour elle-même d'une voix triste, mon rêve était bien prémonitoire.
- Que veux-tu dire ? interrogea-t-il.
- Hier, après ma première leçon, pendant que je me reposais, j'ai fais un rêve dans lequel tu m'annonçais que tu me quittais. Et sur le coup, je me suis dis qu'il était peut-être prémonitoire... mais j'ai refusé de le croire vraiment... et voilà que ça arrive, expliqua-t-elle de la même voix triste.
- Eeliya, je...
- Non, n'ajoute rien, le coupa-t-elle d'une voix douloureuse en se levant et en lui tournant le dos, les mains croisées sur ses épaules.
Il y eut un moment de silence, puis la jeune femme se retourna vers lui, les yeux pleins de larmes.
- N'y a-t-il rien que je puisse dire qui te fasse changer d'avis ?... (puis se répondant à elle-même) Non, je ne dois pas te demander ça.
Il y eut un nouveau moment de silence, plus long cette fois, qu'Obi-Wan brisa le premier :
- Ca va aller ? demanda-t-il d'un ton inquiet.
- Il faudra bien, de toutes façons, puisque ta décision est prise, répondit-elle d'une voix douloureuse.
Il voulut passer un bras autour de ses épaules pour la réconforter, mais la jeune femme se dégagea.
- Non ! s'exclama-t-elle avant d'ajouter plus doucement : Je t'en prie, ne me touche pas. C'est déjà assez dur comme ça.
- Eeliya... Je... Je suis désolé. Si j'avais pu faire autrement... Je t'aimerai toujours.
Elle eut un rire sans joie.
- Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir. Une fois que je serai partie, tu vas m'oublier aussi vite que tu m'as aimée.
- Alors, tu vas partir ? releva-t-il.
- Je ne peux pas faire autrement, Obi-Wan. répondit-elle, les yeux brillants de larmes. Il nous serait impossible de nous croiser dans les couloirs ? ce qui arriverait forcément si je restais - en feignant que rien n'est arrivé et que nous n'éprouvons rien l'un pour l'autre. Moi, en tout cas, je ne suis pas de bois, et je ne pourrais pas. Comprends-le.
- Oui, je comprend. lui dit-il, sincère, en pensant qu'elle avait eu exactement le même raisonnement que lui quelques heures plus tôt.
- Quelque part, c'est peut-être mieux comme ça.
- Que veux-tu dire ? demanda le jeune homme qui ne comprenait pas où sa compagne voulait en venir.
- Que c'est peut-être mieux que je sois trop âgée pour commencer une vraie formation de Jedi, lui expliqua-t-elle. Maître Ki-Adi-Mundi m'a expliqué tout ce qu'implique votre Code... et je ne pourrai jamais agir comme ça et cacher tout sentiment et toute espèce d'émotion. Ce ne serait pas moi.
- Je sais.
- Je partirai demain.
- Si vite ?
- Il vaut mieux. Laisse-moi maintenant. J'ai besoin d'être seule.
- D'accord. dit-il en s'éloignant vers la porte dont il franchit le seuil.
Mais avant de s'éloigner pour de bon, il lui demanda encore :
- Où vas-tu aller ? Sur ta planète ?
- Je l'ignore encore, mais je ne crois pas.
- Est ce qu'un jour tu pourras me pardonner ?
Elle secoua doucement la tête.
- Je n'ai rien à te pardonner, Obi-Wan. Tu as choisi ce qui te paraissait le plus important pour toi... et je suis contente pour toi. Je pense que tu seras un grand Chevalier Jedi.
- Tu le penses sincèrement ?
- Préviens le Conseil et ton Maître que je viendrai leur faire mes adieux demain matin, dit-elle en éludant sa question.
Il hocha la tête sans rien dire avec un regard triste, puis s'éloigna définitivement vers les quartiers de Qui-Gon.
Restée seule, la jeune femme se jeta sur son lit, et laissa libre cours à ses larmes et à son chagrin. Puis, une fois apaisée, refit ses bagages, à regrets : elle était arrivée au Temple Jedi si peu de temps auparavant, et en si peu de temps, elle avait appris tant de choses... Jamais elle ne pourrait assez remercier Maître Ki-Adi-Mundi pour sa patience et pour tout ce qu'il lui avait enseigné sur la Force et sur la maîtrise de soi.
Obi-Wan, quand à lui, avait atteint les quartiers de son Maître, et pénétra chez lui.
Apparemment en train de méditer (comme à son habitude. songea le jeune homme), son Maître ouvrit pourtant les yeux dès qu'il entra dans la pièce.
- Dois-je conclure que tu as fait ton choix ? lui demanda-t-il.
- Oui, Maître.
- Et ton choix s'est porté sur... ?
- J'ai choisi l'Ordre, Maître.
Qui-Gon se leva, et posa un main sur l'épaule de son Padawan.
- Je sais que c'était une décision difficile, Obi-Wan, et je suis vraiment désolé que tu aies eu à la prendre, mais il le fallait. Comment l'a-t-elle pris ?
- Moins mal que je ne l'aurais cru, Maître. Elle est très compréhensive.
- Je sais... Que va-t-elle faire maintenant ?
- Elle va quitter le Temple dès demain.
- C'est une sage décision. C'était le mieux pour vous deux. Cette jeune femme est très intelligente.
- C'était si dur de la voir tellement triste...
- Le temps effacera sa blessure.
- Il est des blessures, Maître, contre lesquelles même le temps ne peut rien.
- Tu as raison. Il faut espérer que celle d'Eeliya ne sera pas de celles-là.
- Elle m'a chargé de vous prévenir qu'elle viendra au Conseil demain matin pour vous faire ses adieux à tous.
- D'après Ki-Adi-Mundi, c'était une élève brillante. Il sera désolé de la perdre.
- Pas tant que moi, murmura alors Obi-Wan si bas que Qui-Gon ne put l'entendre.
La soirée se passa silencieusement pour ce dernier et tristement pour son Padawan.
Le lendemain matin, de bonne heure, ils virent arriver Eeliya dans la salle du Conseil où étaient également présents Qui-Gon et Obi-Wan.
- Alors, nous quitter tu vas déjà, constata Yaddle. C'est fâcheux.
- Croyez bien que je le regrette, Maîtres, mais... je n'ai pas le choix, dit la jeune femme avec un regard douloureux pour son ex petit ami et son Maître.
Tous les Maîtres captèrent ce regard, mais ne dirent rien, se promettant de demander plus tard des explications aux deux Jedi.
- Je... Je dois partir à présent. Je vous dis au revoir à tous. Ces quelques jours parmi vous ont été une expérience très instructive pour moi, et j'aurais aimé pouvoir la poursuivre. Maître Ki-Adi-Mundi (à la mention de son nom, ce dernier l'observa plus attentivement), je vous remercie pour la patience dont vous avez fait preuve à mon égard, et pour l'honneur que vous m'avez fait en acceptant de vous occuper personnellement de mon apprentissage quand rien ne vous y obligeait.
- L'honneur, ma chère Eeliya, était pour moi, crois-le bien.
Elle sourit d'un sourire sans joie, désabusé.
- C'est gentil, Maître. A présent, permettez-moi de me retirer.
Cela dit, elle s'inclina et se dirigea vers la sortie, mais, au passage, Obi-Wan lui prit discrètement la main.
- Est-ce que tu reviendras un jour ? Est-ce que je te reverrai ? lui murmura-t-il pour n'être entendu que d'elle seule.
- Peut-être, oui... lorsque tu seras devenu le grand Chevalier Jedi que j'ai la certitude que tu seras un jour, répondit-elle énigmatiquement sur le même ton, avant de se dégager doucement et de sortir de la pièce définitivement.
Puis elle prit ses bagages qu'elle avait laissé devant la salle, et s'engagea dans le turboélévateur sans un regard en arrière, pour que personne ne voit que la souffrance la faisait pleurer, et sortit du Temple Jedi à la recherche d'un vaisseau qui pourrait la conduire le plus loin possible de l'apprenti Jedi Obi-Wan Kenobi.


FIN !