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et si la Force savait
En début de soirée sur la planète tropicale, la chaleur commence à descendre. Mais, comme dans un dernier combat, l'air devient extrêmement lourd et humide. La moiteur traverse alors tout ; aucun mur, bâtiment ou protection n'est capable de stopper cette transformation. Les vêtements collent à la peau et, quand on les retire, on sent encore leur trace sur le corps, comme s'il s'agissait là d'une seconde peau.

Par un temps pareil, il est difficile de penser à autre chose, de prier pour voir tomber une pluie drue salvatrice. Les deux Maîtres du Conseil méditent cependant ensemble. Pour eux la Force leur sert de protection. Quelque soit le climat, les Jedi ne font qu'un avec la Force Vivante. Mais cette protection ne change pas l'ambiance, et les deux humains ont du mal à se concentrer. Lui rouvre les yeux en premier.

- Maître, vous savez que ce n'est pas la peine.

Pas de réponse. Il connaît trop bien son mentor pour douter : il sait qu'elle a entendu.

- Est-ce là tout ce que je t'ai appris ?
- Cela n'a rien à voir, et vous le savez très bien.

Elle soupire doucement et ouvre enfin ses yeux. Puis tout en se relevant :

- Tu as raison. Nous ne trouverons pas d'autre réponse à une question que nous n'avions pas même envisagé.

Toute l'Académie Jedi est vide, à part pour eux deux. Coruscant avait lancé un appel afin que l'Ordre Jedi s'établisse de nouveau sur la planète capitale. Pour une décision si importante, il avait été décidé qu'elle serait prise par toute l'Académie, et sur place directement. Ceux qui étaient restés ne s'attendaient pas à être ceux qui apporteraient la réponse.

Elle l'avait pris sous sa coupe lorsqu'il avait fraîchement débarqué d'un cargo piloté par un ami, et que le Conseil d'alors l'avait jugé apte à porter le titre de Padawan. Comme toute relation entre maître et élève, ils possédaient un faible lien dans la Force, qui les unissaient. Dans leur solitude partagée, il leur arrivait de faire de longues marches à travers la jungle.

Lors de l'une d'entre elles, l'atmosphère était particulièrement pesante. Ils s'étaient naturellement protégés, mais leurs vêtements étaient lourds, et les mouvements difficiles. Ils eurent l'impression soudaine d'être attaqués, mais ils tombèrent d'une masse sur le sol sans avoir pu faire quoi que soit, comme terrassés par une force supérieure inconnue. Quand ils se relevèrent, l'après-midi s'était écoulé. Ils retournèrent sans un mot dans le Temple Massassi, terrorisés par ce qu'ils avaient vu.

Agissant comme un contrepoison, c'est son indécision à elle qui l'avait fait tenir lui sa position radicale. A la fin elle s'y était ralliée, résolue elle-même.

- Tu as tout mis en place ?
- Oui. Et toi : tu as tout déménagé ?

Pour ce qu'ils s'apprêtent à faire, il n'y a plus de Maître ou d'élève ; seulement deux êtres prêts à tout pour une plus grande cause. La vision qu'ils ont, ensemble, eu ne fait pas de doute : les Jedi allaient subir un tremblement dans ses fondations s'ils ne se rendaient pas sur la capitale.

- Oui. Le cargo, plein des affaires de tous, des droïdes et de toutes les données passera en hyperespace vers Coruscant lorsque les premières charges exploseront.
- Et nous ?

Il ouvre alors son datapad et déploie l'hologramme d'une planète.

- Voici Bryndar. Planète glaciaire, elle accueille sans poser de questions tout ceux qui ont besoin de se faire oublier. Aucune route commerciale ne passe même dans le secteur, donc elle s'oublie elle-même.
- Tu as l'air de bien connaître.

Il ne répond que par un sourire, rangeant son outil dans sa ceinture. Ils se dirigent vers leur vaisseau respectif et décollent rapidement après le cargo piloté par un des droïdes. Dans l'espace ils se placent en orbite et attendent.

- Nous pourrions ouvrir un bar.

Il est pris d'un rire incontrôlable.

- Je suis à moitié sérieuse tu sais.
- Oui je sais, dit-il après s'être un peu calmé. C'est une idée en effet. D'autres pourraient toujours nous y rejoindre.

Les voyants des deux chasseurs s'allument et émettent un son d'urgence. Le sol autour de l'Académie tremble, et le bâtiment disparaît sous l'épaisse forêt tropicale. Le cargo Jedi est déjà parti quand les deux chasseurs quittent à leur tour la planète. Une pluie fine commence alors à tomber, arrosant la végétation luxuriante, déjà prête à recouvrir son territoire.