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Republic Commando : Kandosii A'den (La Rage de Kandosii)
Auteur : Raptor732
00 - Introduction
Introduction

Escouade Kandosii, Année -19, Coruscant.

Rol’eta resol


Je cours à travers les décombres. Un homme hurle, un morceau de métal appuyant sa poitrine, à quelques de mètres de moi, il va mourir, je ne peux pas m’arrêter. Je continue, ma vision soubresaute à chaque foulée, une goutte tombe de mon front. Je bifurque, et regarde le plan, encore au moins 800 bon mètres. J’accélère encore, et trébuche sur un corps métallique, par réflexe, je tire, un coup, et un deuxième, la tête du droïde est éjectée. Péniblement, avec tout le poids de mon armure, je me relève. Je vois le char, là-bas, au loin. J’accélère, mais ne sent plus mes jambes, mon corps tout entier refuse d’avancer.

…Kote…
…Darasuum kote…


J’avance encore, je vois un de mes frères, au dessus du char, accroupi.

//Accélérez, 0-7, on a pas toute la journée.

« 0-7 » Je ne suis qu’un matricule, un matricule devant un surnom. Pas d’identité légale, pas de droits, pas de valeur. Le char, à couvert derrière une position retranchée et fortifiée, s’avance, devant la ruelle entre moi et eux, pour me couvrir moi. L’indicateur sur le HUD de mon casque indique 250 mètres. J’accélère encore, manque de trébucher une seconde fois, je saute par-dessus les décombres. Je pense à la seringue de stimulants qui pend à ma ceinture ; non, pas maintenant, il ne m’en reste plus qu’une. 100 mètres. Le char se déploie : il s’abaisse, écarte les chenilles pour les transformer en des « pattes » stables et fixes, le canon aussi s’écarte, décuplant sa puissance par un mécanisme peu passionnant que je n’avais aucune envie de connaître. Son canon se dirige vers la ruelle déserte, jonchée de débris, une ruelle fantôme. 50 mètres. Mon frère, mon « vode », me tend la main pour que je monte à ses côtés, un Jedi monte sur le tank, aux côtés de mon soldat de frère. 25 mètres.

Un filet de fumée s’échappe d’une fenêtre, la canon du char aligne les coordonnées, il n’a pas le temps de tirer. Je suis projeté en arrière, le souffle de l’explosion me coupe la respiration, je retombe lourdement, une dizaine de mètres plus loin, sur un amas de roche, dans une expiration bruyante qui me redonne de l’air. A l’intérieur du casque, je sens le sang qui coule de mon nez, brisé. La poussière et la fumée sont aveuglantes. J’essaye de me relever, en prenant appui sur mes bras ; mais je retombe, misérable, je sens enfin la douleur qui me transperce, à travers l’armure, je sens l’os de ma clavicule droite, émergé, coincé contre les parois métallique.[i]


…Vode An…
…Coruscanta A’den…


[i]Mon épaule gauche est démise, tant bien que mal, rampant tel un insecte, je m’approche d’un morceau de pavé lisse. Soulevant la moitié de mon corps, je fais violemment retombé la partie gauche sur la pierre. L’épaule se remet. Le hurlement est contenu par le casque, jamais je n’aurais cru qu’il supporterait tant de décibels. Mais je dois faire abstraction de la douleur, comme je l’ai toujours fait. Je dois… Mon frère ? Où est t-il ? Son icône de position et de santé n’apparaît plus dans le HUD de mon casque.


//Voodoo ?! Voodoo, parles-moi Voodoo, je t’en supplie, ner vod, parles-moi.

Pas de réponse. J’abandonne la fréquence du casque, en une série de mouvements oculaires, j’active le haut-parleur du casque.

-Voodoo !!!!!!!

Je suis toujours dos contre les gravats, je peux, plus ou moins, m’appuyer sur mon bras droit. Mon genou droit s’est aussi cassé, ainsi que la cheville du même côté. Je lâche une série de jurons, sans faire attention si les haut-parleurs étaient encore enclenchés. Mon fusil est là, il m’a suivi, il est a quelques mètres de moi, poussiéreux, mais fonctionnel, le chargeur est encore enclenché. En le saisissant je vois mon HUD arriver encore à se connecter à lui, j’observe la jauge de munitions se mettre en place. En boitillant du côté du côté droit, tenant mon arme de la main gauche, j’avance vers le tournant de la ruelle. Mes pas se font de plus en plus douloureux à chaque fois, les dix mètres qui me séparent de ma couverture me semblent une éternité. Je me laisse tomber, sans ménagement, dos contre un immeuble. Je risque un coup d’œil, un éclair me frôle. Je rentre ma tête immédiatement, le tir laisse un trou sur le sol, au lieu de laisser une marque de brûlure. C’est un fusil à projectiles. Le bruit assourdissant me parvient, et le calcul s’effectue instinctivement dans ma tête. 2500 mètres. Soudain, j’entends une plainte. Devant moi, au milieu de la ruelle, à découvert, gît le Jedi qui était sur le char ; son genou est plié, mais pas du bon côté. Il gît dans son sang, mais est encore en vie. Sa tunique est béante à certains endroits, sa manche est déchiré, et il n’y a plus rien à l’intérieur.

-Aidez-moi…

Implore t-il, comme tant et trop d’autres. Un autre tir percute le sol, à quelques centimètres du Jedi. Il n’a même plus la force de bouger pour manifester sa peur. Ma liaison radio s’ouvre.

//Voodoo ?

Demandais-je, plein d’espoir. Mais à la place d’une réponse, j’entends une voix lugubre, à sens unique.

-Exécutez l’Ordre 66.

Et la liaison se coupa. Mes yeux se meuvent en une vitesse qui traduise mon habitude à naviguer dans le HUD. Je connais tous les règlements par cœur, point par point, ligne par ligne, tel une machine, mais il faut que je vérifie. L’Ordre 66… Ordre Rol’eta Resol. Un long texte défile devant mes yeux, et s’arrête finalement sur l’article 66.

« …En cas où des officiers Jedi agiraient contre les intérêts de la République et après réception d’ordres spécifiques vérifiés comme venant directement du Commandant Suprême (le Chancelier), les Commandants de la Grande Armée de la République (GAR) enlèveront le commandement à ces officiers par la force létale et le commandement de la GAR reviendra au Commandant Suprême (le Chancelier) jusqu'à ce qu'une nouvelle structure de commande soit établie…. »


-Aidez-moi…

Répéta le Jedi, disloqué, devant moi. Que devais-je faire ? Le règlement était clair, tout soldat, de quelque rang qu’il soit, qui désobéissait à un ordre, serait porté comme traître et réformé immédiatement, avec sentences. Je connaissais le prix de la traitrise, j’avais vu le prix que certains soldats payaient pour connaître la vérité, pour ouvrir les yeux et déserter. Le prix pour la liberté, et savoir qu’on ne doit rien à une société qui ne nous laisse qu’un matricule.


…Kote…
…Darasuum Kote…